BEUGNOT, Jacques Claude
25.07.1761 Bar-sur-Aube (Aube) - 24.06.1835 Bagneux (Hauts-de-Seine)
Fils de Edme, avocat et receveur des domaines à Bar-sur-Aube, et d'Elisabeth JEANSON
Marié (30.05.1787) à Marguerite MOREL
Descendance :
- Auguste Arthur (1797-1865) ; érudit et homme politique, Pair de France
- Clémentine Marie Aurélie, mariée, 14 mars 1808, à Philibert Jean Baptiste François Joseph CURIAL, comte de l'empire - 1790 : Procureur général syndic du département de l'Aube
- 08.09.1791 : Député à l'Assemblée législative
- 03.05.1792 :Fait décréter CARRA et MARAT d'accusation
- 10.1792 : Emprisonné à la Conciergerie, et quatre mois plus tard transféré à la Force, on ne le revoit qu'après le 9 thermidor
- 02.03.1800 : Préfet du département de la Seine-Inférieure (Rouen), jusqu'au 11.03.1806
- Un beau matin, BEUGNOT décide d'aller inspecter ses administrés, à peine eut-il fait quelques lieues sur la manière de piste reliant Dieppe à Neufchâtel que sa voiture se rompit et que force lui
fut de poursuivre sa route à pied. Il fut accosté deux ou trois lieues plus loin par un gendarme : "N'avez-vous pas vu le préfet ? Nous l'attendons à Neufchâtel depuis deux heures ?". BEUGNOT dépoussiéra
ses revers brodés et avoua piteux : "C'est moi !" Le gendarme pris le préfet en croupe et partit au grand trot si grand que le digne fonctionnaire consulaire se retrouva dans le fossé en soupirant :
"Ah ! Chienne de gloire !". A Neufchâtel, le sous-préfet qui ne connaissait pas encore son nouveau chef et qui attendait entouré d'une garde d'honneur de cent cinquante cavaliers, interrogea avec
inquiétude le gendarme, qui paraissait ramener un prisonnier. "Avez-vous rencontré les équipages du gouvernement ?" Désignant du menton le malheureux BEUGNOT qui se cramponnait derrière lui
tant bien que mal, le gendarme répondit placidement : "Le Gouvernement ? Le voilà ! Vous en croirez ce que vous voudrez, mais c'est comme ça !".
- Conseiller intime de Lucien BONAPARTE, ministre de l'Intérieur, qui le charge de choisir les préfets
- 11.03.1806 : Conseiller d'État
- 12.03.1807 : Chargé de l'organisation du royaume de Westphalie, ministre des Finances du roi Jérôme
- 1808 : Administrateur du grand-duché de Berg
- 1808 : Conseiller d'État en service extraordinaire
- 16.12.1813 : Préfet du département du Nord (Douai), nommé jusqu'à ce qu'il en soit autrement, n'occupe pas le poste
- 1814 : Ministre de l'Intérieur du Gouvernement provisoire. Ce fut à ce moment que, sur la demande de Talleyrand, il rédigea pour le Moniteur une allocution au nom du comte d'Artois à son entrée à
Paris. L'allocution était longue; Talleyrand n'en conserva que la phrase : "Il n'y a rien de changé en France, il n'y a qu'un Français de plus", contre laquelle le comte d'Artois protesta, mais qui fit fortune.
- 07.06.1814 : Première Restauration, directeur général de la Police; il rétablit les processions et le repos obligatoire du dimanche "considérant que l'observation des jours consacrés aux solennités
religieuses est une loi qui remonte au berceau du monde"
- 12.1814 : Ministre de la Marine
- Accompagne le roi à Gand
- 31.03.1815 : Exilé à 30 lieues de Paris
- 09.07.1815 : Deuxième Restauration, Directeur général des postes
- 1815 : Dans une séance des comités secret de la Chambre, un membre avait demandé que la figure du Christ sur la croix fût placée au-dessus de la tête du président : "Je demande, en outre, ajouta le
comte Beugnot, qui était coutumier de ces facéties, qu'on inscrive au-dessous ses dernières paroles : "Mon Dieu, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font !"
- Écarté par les ultras, reçoit le titre de ministre d'État
- 04.10.1816 : Député de la Haute-Marne et de la Seine-Inférieure à la "Chambre introuvable" (centre gauche)
- 16.06.1817 : Directeur général de la caisse d'amortissement
- 11.09.1819 : Réélu député
- 1820 : Démissionne de son poste de député et se retire de la vie politique
- 27.01.1830 : Pair de France
- Mort dans son château de Bagneux, Aube
Honneurs :
- 14.06.1804 : Chevalier de la Légion d'honneur
- 03.12.1809 : Officier de la Légion d'honneur
- 24.04.1814 : Grand officier de la Légion d'honneur (Restauration)
- 06.06.1808 : Chevalier de l'Empire (lettres patentes)
- 28.12.1808 : Comte de l'Empire (décret)
- 24.02.1809 : Comte de l'Empire (lettres patentes) |